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Photo du rédacteurFrédéric Soulier

Ronnie Coleman, The King

Le dernier truc à être passé sur l'écran 4k de ma téloche et qui s'est installé durablement dans mon encéphale, ce n'est pas un film, ni même une série. C'est un vulgaire documentaire sur Ronnie Coleman, légende du culturisme, huit fois monsieur Olympia, une compétition qui est à la gonflette ce que la Coupe du monde est au football.

Tu vas me dire "Toi, l'homme des beaux-arts, le gourmet littéraire, le poète-pouet, le cérébral, l'artiste intégral, que ne t’intéresse-tu au culturisme ?" Dans un premier temps, je te répondrai "qu'est-ce ça peut t'foutre ?", puis dans un second, je te dirai que, vois-tu, s'il y a des gens qui ont mon profond respect, ce sont ceux qui vont au bout de leur passion, envers et contre la raison. Les intégristes de leur art, qu'ils soient cuistots, écrivain, musiciens ou sportifs. Pas pour rien que Whiplash, qui traite de la quête de l'excellence, est un de mes films de chevet.

Ronnie Coleman était un monstre de 135 kilogrammes il n'y a pas si longtemps que ça. Au summum de sa gloire, il levait 360 putains de kilos au squat. Ses bras faisaient la taille de mon torse, ses jambes étaient des piles de pont. T'aurais pu dîner avec toute ta petite famille sur son dos. Il cumulait un entraînement surhumain, inhumain, avec un job de flic, et crois-moi, quand Ronnie Coleman te demandait tes papiers, tu mettais pas deux plombes à les présenter.

Pour arriver à ce résultat, pour forger ce physique de colosse, Coleman a soulevé lourd. Trop lourd. Il s'est déglingué le dos et il a continué à pousser autant de fonte qu'il pouvait en endurant des douleurs atroces que même une femme enceinte jusqu'aux dents ne saurait imaginer.

Aujourd'hui, the King a 54 ans et c'est une épave avec des vis dans le dos et une hanche en plastique. Il se déplace avec des béquilles et a la dégaine d'un vieillard de 85 ans. Ce n'est plus que l'ombre gauchie de l'homme qu'il était. Et pourtant, il continue à se rendre dans le gym qu'il fréquente depuis 30 ans. Je te jure que j'ai failli verser ma larme en voyant son coach et ami écraser la sienne en parlant de la décadence de Coleman.

Ceux qui me connaissent un peu, et ils sont peu nombreux, ou ceux qui m'ont lu, c'est à dire à peine plus, savent que ma plus grande peur dans la vie, ce n'est pas la mort, mais la déchéance, qu'elle soit physique ou intellectuelle. Si tu ne l'avais pas remarqué dans mes livres, regarde mieux, c'est partout, ça crève les yeux. Ça m'obsède et me ruine l'existence. C'est en partie pour conjurer cette peur que j'écris.

Ronnie Coleman a tout donné pour son sport, il n'a pas hésité à sacrifier sa santé pour devenir le meilleur (sans doute s'est-il chargé en produits dopants pour atteindre ce niveau, ça ne fait même pas débat); et ça, que ce soit dans n'importe quelle discipline, ça force le respect.

Mais de voir à quelle vitesse un corps humain s'abîme, moi ça me glace le sang. Que tu aimes ou non les hommes en string aux muscles huilés qui font de leur corps un temple, je te recommande de regarder ce documentaire passionnant sur ce bonhomme plein d'humilité. Dispo sur Netflisc.

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