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  • Photo du rédacteurFrédéric Soulier

Chevauchée sauvage

Hier, Ko Zak et sa femme (enfin j'imagine qu'il lui a passé la bague au doigt) organisaient une balade départ de Cognac, vers la côte (la côte Atlantique, pas la côte de porc, hein). Nous n'étions que quatre. Moi, Ko Zak dont j'ai oublié le vrai prénom, Liana sa partenaire, et le président d'un club dont j'ai aussi oublié le prénom, honte à moi, parce que c'est lui qui a payé les bières...

Si je ne participe pas habituellement aux balades organisées sur ce groupe (le groupe facebook d'où est partie l'invitation), c'est d'une parce que je suis à peu près aussi sociable qu'un ours au sortir de l'hibernation, de deux parce qu'on trouve toujours dans ces groupes des excités de la poignée qui se prennent pour Rossi mais n'en ont pas les compétences et confondent « rouler fort » et « rouler n'importe comment », ou font preuve d'un sectarisme à la con.

Quand j'ai vu que l'organisateur était formateur et guide motocycliste de profession, je me suis dit « pourquoi pas ». En plus d'être super sympas et regorgeant d'anecdotes, ce gentil petit couple connaît son boulot. Avant le départ, consignes de sécurité : on roule en quinconce, mais ça même le dernier des benêts est censé le savoir, et on ne dépassera pas le cent à l'heure. Je ne sais toujours pas s'il parlait en miles ou en kilomètres, le Ko Zak... Bref. On part donc à bonne allure. Le gonze roule en Harley Davidson Low Rider (tapez pas si je me goure) et manie son engin dans la circulation comme Kevin, douze ans, manierait sa trottinette. Il a bien dû engueuler une quinzaine d'automobilistes qui faisaient de la merde : un régal d'entendre les échappements de la Harley exprimer leur mécontentement. Quant à madame, elle suivait péniblement en Z400, faut dire qu'elle n'a que quatre ans de permis. Non, je déconne, ce bout de femme d'un mètre soixante environ (j'ai pas sorti le mètre désolé) pilotait une Indian Challenger de 1800 cc, 178 nM de couple et 360 kilos avec plus d'aisance que moi mon Z900 RS avec mes douze ans de permis. Faut dire qu'elle est guide aussi, ça aide. Apparemment, la cohabitation d'une Indian et d'une HD dans le même garage se passe plutôt bien.

Arrivée sur la côte, un temps magnifique, des putain de touristes partout, ça grouillait, j'ai bien cru qu'on allait devoir ouvrir un portail pour se garer chez l'habitant. La mer s'était retirée tellement loin que pour tremper un orteil dans l'eau fallait partir en trek, et dans le ciel d'un bleu pur s'ébattaient d'innombrables cerfs-volants, puisque c'était la fête du cerf-volant, ou le festival du cerf-volant, ou un championnat, j'ai pas bien compris, moi je m'en fous j'étais juste venu boire une bière et niquer mon bilan carbone. Tous ces cerfs-volants qui semblaient tous lutter contre le vent pour rejoindre le soleil infiniment éloigné, ça m'a évoqué des spermatozoïdes en compétition pour arriver le premier à l'ovule.

On discute pendant qu'on bouffe un sandwich, et rien qu'en avalant mon club sandwich poulet mayo, j'en apprends plus en dix minutes sur le pilotage, la manière la plus efficiente d'utiliser sa moto sur route, que quand j'ai passé mon permis moto. Dans l'idéal, on devrait t'apprendre tout ce que m'ont appris Ko Zak et Liana quand tu passes ton permis A2. Ce serait bien plus utile que passer des heures à emmerder des gens pour qu'ils ne posent pas le pied lors du parcours lent.

On repart, parce qu'on est quand même pas venu là pour voir des types tirer sur des ficelles (je parle pas de string, je parle des cerf-voliers, ou je sais pas comment ça s'appelle.) ou faire des châteaux de sable. Tous les bars sont pris d'assauts. On part donc en quête d'un bar ouvert le dimanche, tels les quatre cavaliers de l'apocalypse.

C'est finalement à Cognac qu'on étanchera notre soif de bière légère. Mais avant ça, on aura échoué plusieurs fois, de bled en bled, ce qui nous aura obligé à rouler et enrouler sur des routes parfois défoncées par des tirs d'obus, mais virouleuses à souhait. C'est là que j'ai découvert la fameuse trajectoire de sécurité qui doit, si mes informations sont exactes, être évoquée lors du permis moto nouvelle formule. Je pense qu'avec mon modeste niveau de pilotage, j'aurais pas suivi notre (nos) guide(s) organisateurs s'ils avaient roulé à leur plein potentiel, même si j'avais eu un R1 et eux leurs bestioles de plus de 350 kilos. Ou je me serais foutu dans le décor après trois virages.

Et pourtant, en trois ou quatre heures, j'ai eu l'impression d'avoir progressé, d'être devenu plus confiant quand j'aborde un virage. Je suis pas devenu un homme meilleur, pour ça y encore du taf, mais un motard meilleur. Pour ceux qui ont eu la flemme de tout lire : putain, j'ai pris mon panard avec des passionnés. Une chose est sûre, pour la prochaine balade, j'en suis !

Note pour les fâcheux : si je fais de la pub pour leur site, c'est juste parce que ça me fait plaisir, ils ne m'ont rien demandé.

https://www.guidesmoto.com/

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