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  • Photo du rédacteurFrédéric Soulier

Derniers retours sur Les régressions de Richard Bachman

Derniers retours sur Les régressions de Richard Bachman. Au passage, je signale que la version intégrale initialement parue par épisodes est passée au prix plancher de 2.99 euros pour s'aligner sur la concurrence, qu'est pas toujours très douée, mais féroce...

"Une fois n’est pas coutume, je viens vous livrer un rapide retour de lecture de ce chouette bouquin que nous livre (bouquin/livre.. z’avez vu le tour de passe-passe), Môssieur Soulier.

Autant le dire de suite, le style Soulier, avec du sang et des trucs crados ça n’est pas du tout mon truc, donc j’ai attendu de trouver quelques chose de lisible (pour moi, âme sensible s’il en est), pour me lancer dans la découverte de cet auteur.

Et comme je ne suis pas un adepte du King, c’est donc sans tenter de faire des parallèles avec la plume de ce maître es mots, que j’ai parcouru cette histoire.

J’ai beaucoup aimé l’idée originale qui consiste à se balader dans son passé et, mécanique quantique à l’œuvre, s’apercevoir que nos espoirs d’infléchir les choses se soldent souvent par des erreurs qui entraînent des modifications, qui à leur tour…

Même s’il s’agit d’un sujet traité mille fois, l’imagination du processus de ce voyage aux confins de ces univers connexes, semblables sans être identiques, car subtilement altérés, donne à l’ensemble une touche unique très judicieuse.

Mais je ne crois pas que le propose se trouve sur ce plan.

Ce qui m’a particulièrement plu se situe au niveau du personnage principal, marionnette actionnée par le conteur qu’est Soulier, tour à tour victime, bourreau, amoureux impuissant, prisonnier d’un destin malaxé par des forces bien plus grandes que lui…

On ressent une jolie palette d’émotions dans ce roman écrit de manière impeccable.

On aurait sans doute gagné un peu de temps et quelques pages si ce roman avait été écrit comme tel, mais si j’ai bien compris, il a été édité sous forme d’épisodes et ça se sent. Un peu long par moment.

C’est donc une lecture à ne pas manquer. À consommer sans modération. Je valide !"

"Très bon livre

Commenté en France le 22 décembre 2019

Format: Format KindleAchat vérifié

J’ai toujours trouvé très difficile de partager, avec des mots, des émotions, mais je vais quand même tenter de vous expliquer pourquoi j’ai mis 5 étoiles à ce livre...

Tout d’abord, le sujet du livre est aguicheur... « Richard Bachman », pour les amateurs de Stephen King, comme je le suis, l’accroche est immédiate.

Ma curiosité titillée, j’ai donc acheté ce livre. Cela dit, j’ai déjà lu du Frédéric Soulier, je sais que son style littéraire me plait.

Cela dit, je ne pensais pas autant aimer.

J’ai vraiment été happée dans l’histoire dès les premières pages et jusqu’à la fin.

Je n’ai trouvé aucune longueur.

La lecture est fluide, les personnages cohérents, le suspense est maintenu tout le long."

"Après plusieurs lectures d'auteurs "professionnels" m'ayant laissé un sentiment pour le moins mitigé, je retourne donc vers un auteur "amateur" qui ne m'a quasiment jamais déçu, et encore une fois, je mesure à quel point être un "amateur" ou un "professionnel" ne veut pas dire grand-chose dans le milieu de l'écriture, si tant est que l'on sache trouver les bons "amateurs".

La dernière oeuvre que j'ai lue de Soulier, c'était son deuxième recueil de nouvelles, que, bien que très bon, j'avais trouvé un peu en deçà du premier, et je me souviens que j'avais conclu qu'il avait fait le tour de certaines outrances, qu'il n'avait pas besoin de ça pour être excellent, et qu'il était temps de passer à autre chose (ce qui était déjà fait avec "galeries", d'ailleurs, que j'avais lue avant alors qu'elle était postérieure).

Je suis très heureux de constater qu'il a persévéré dans cette direction, même si bien loin de moi l'idée de penser que c'est parce qu'il aurait suivi mon conseil, restons modeste.

Car oui, Soulier sans trash, Soulier sans scatophilie, Soulier sans pornographie, c'est non seulement excellent, mais c'est encore meilleur qu'avec.

J'ai lu ici et là que pour pleinement apprécier cet opus, il faut vraiment pouvoir y repérer les clins d'oeil et hommages répétés à Stephen King. Je confesse ne pas être Kingphile, et j'ai pourtant pris un pied de dingue. Je me suis enfilé le machin à vitesse grand V, ne le quittant que pour les obligations quotidiennes. Le personnage de Richard Bachman tient le haut de l'affiche, et l'on comprend pourquoi il fascine autant ses fans qu'il suscite l'amour et le respect de ses proches. Loin du connard abject et capricieux coutumier du show biz, il garde simplicité, orgueil (bien placé) et faconde qu'il met à profit pour des envolées de cynisme, d'humour noir et d'autodérision qui emportent aussitôt l'adhésion, voire l'admiration.

Si un jour j'étais affligé de cette saloperie de SLA, alias maladie de Charcot, – le sort m'en préserve – j'aimerais crever avec autant de panache.

À l'épisode 2, Richard Bachman a régressé dans la peau d'un gosse de 8 ans, mais en conservant toutes ses connaissances et ses expériences de sa vie antérieure de 67 ans, et, pris par le temps pour sauver sa mère, il n'hésite pas à le crier quasiment sur tous les toits, ce qui nous mène à quelques scènes cocasses avec ce gosse pas ordinaire.

Le personnage du grand-père est encore une fois excellent, et Soulier prospère décidément dans le papy gâteau un peu cabossé par la vie, ce qui me fait penser que j'ai Épilogue dans ma PAL qui raconte les tribulations d'un vieux en EHPAD, et qu'il va falloir que je le lise... La relation entre Bachman et son grand-père rappelle parfois celle entre les deux protagonistes de Transastral ZX08, ou d'un point de vue cinématographique, celle entre Dennis Quaid et Jim Caviezel dans Fréquence interdite, où il est précisément question d'une liaison radio entre un père et son fils, avec une génération d'écart, et le fils sauve le père en lui disant qu'il va mourir d'un cancer du poumon à cause de la clope.

Le cerveau pourtant pas si vieux de l'auteur doit abriter l'âme d'un ancêtre pour qu'il joue les vieux briscards avec autant d'authenticité.

Bon, j'avais assez rapidement deviné qui était le vrai meurtrier, mais en vrai, on s'en fiche complètement. Non seulement c'est très bien raconté comme d'habitude, mais l'entrelacs entre les continuum 2 et 3 est très bien mené techniquement.

À l'épisode 3, l'extra ball en fait baver à notre ami Bachman. Plus il fait d'efforts pour revivre son passé et corriger les anicroches, plus il s'en éloigne, et les anicroches mettent un point d'honneur à se produire quand même, foutre ! (Oui, Richard Bachman jure comme le faisait Jacques-René Hébert dans le Père Duchesne.)

Où l'on découvre progressivement que le continuum 3 est le monde que nous connaissons, alors que jusqu'à présent l'auteur laissait adroitement penser qu'il s'agissait du continuum 2. Ainsi, l'on fait la lointaine connaissance du véritable Stephen King qui récolte les lauriers à la place de Richard Bachman.

Là où je n'ai pas adhéré, c'est lorsqu'il tue, ou tout du moins, provoque sciemment la mort accidentelle de son cousin, si abruti soit-il. le personnage conserve son tempérament et ses valeurs d'un continuum à l'autre et l'on voit mal comment il pourrait faire ça. du moins devrait-il en être horrifié, et non pas l'assumer avec une certaine fierté.

Magnifique image symbolique que celle du vieillard s'incarnant dans son propre corps d'enfant, et tuant ainsi l'enfant qui était en lui. On ne devrait jamais tuer l'enfant qui est en soi, c'est bien connu, et dès lors, on comprend que tout cela ne peut que finir mal...

Tout étant relatif, le quatrième et dernier épisode est celui qui m'a le moins convaincu.

À cela, plusieurs raisons. D'abord, j'ai commencé à me perdre dans les continuums temporels, notamment quand Bachman se réincarne à deux reprises dans le même... Il y a peut-être une explication logique, je ne l'ai pas cherchée, j'étais malgré tout trop absorbé et trop pressé de connaître la fin.

Ensuite, à cause de la multiplication des références à l'oeuvre de Stephen King, et pour cause, puisqu'on se retrouve dans un monde qui est un mélange des univers développés dans ses livres... Or, je l'ai déjà dit, je ne suis pas Kingphile.

J'avoue être un peu déçu par la fin qui pour moi s'est fait nébuleuse : je n'ai pas compris pourquoi il n'arrive pas à se suicider, vu sa situation et sa lassitude, je n'ai pas compris pourquoi il ne bute pas Subrahman purement et simplement, fin la plus logique dès lors qu'il est convaincu de sa monstruosité. Je n'ai pas adhéré à cette fin "quantico-intemporelle", je suis peut-être trop cartésien et pragmatique pour cela.

Malgré ces réserves, l'ensemble coule comme un torrent de montagne, d'ailleurs j'en veux pour preuve que j'ai sifflé le tout en 48 heures, qui plus est entre le 31 décembre et le 2 janvier. le message de ce roman est universel : ça parle du destin, ça parle du deuil, ça parle de l'enfance. Et il a su aborder de façon originale un sujet pourtant mille fois rebattu chez les écrivains à la mode : l'écrivain, justement. L'écrivain et ses démons.

Soulier fait encore une fois preuve de son talent et de sa maîtrise, et j'aime beaucoup la nouvelle direction que prend son oeuvre, sans rien renier de son style malgré tout. Quelque chose de moins trash, de moins outrancier. Débarrassés d'un surplus de rugosité, ses livres sont pourtant loin de s'avérer plus académiques ou plus fastfood. Au contraire, ils n'en deviennent que plus puissants."




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