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  • Photo du rédacteurFrédéric Soulier

Advenis, Bastien Pantalé

Un retour en demi-teinte sur le dernier bouquin du sieur Pantalé. Comme beaucoup, j'ai été séduit par cette couverture de Brian Merrant, promesse d'aventures et de grimoires poussiéreux. Je suis un grand amateur de fantasy, seulement voilà, beaucoup d'auteurs de fantasy francophones semblent n'avoir aucun autre bagage littéraire que la fantasy, et l'écriture s'en ressent. En gros, ils écrivent de manière scolaire, en usant de clichés.

Pantalé, lui, a digéré bien des livres, et bien des auteurs différents. Pour ce que je me souviens de ses premières œuvres, il a beaucoup progressé. Non, en fait il a énormément progressé, à tel point que je n'aurai pas reconnu l'auteur si je n'avais pas su que c'était lui. Le style est très riche, documenté (oui, il est possible de se documenter un minimum même en écrivant de la fantasy), sans aucune faute de goût ou de syntaxe foireuse. Hélas, à force de trop vouloir bien faire, de montrer qu'il maîtrise parfaitement la langue française, Pantalé tisse des phrases souvent trop emberlificotées qui l'empêchent d'atteindre la sacro-sainte fluidité louée par la blogueuse littéraiiiiire.

Il a su créer un univers riche, crédible et cohérent et faire passer la pilule sur tous les trucs un peu gros, comme Advenis, cette ville flottante détachée de son continent. J'aurais souhaité qu'Advenis, justement, devienne un véritable personnage à part entière et que cette idée géniale qui a donné son titre à l'oeuvre soit véritablement exploitée. On suit surtout sur plusieurs années la quête de l'essaim, quelques bâtisseurs élus par une ancienne prophétie. Hormis quelques personnages qui se détachent, comme le voyant et le maître d'armes, j'ai trouvé que beaucoup d'entre eux s'exprimaient un peu de la même manière et manquaient de caractérisation, voire de personnalité. Quant à leur quête, elle s'enferme dans une sorte de routine de l'aventure : l'essaim rencontre un peuple réticent à la nouveauté et tente de les convaincre de bâtir ce qu'ils veulent, et rebelote. Ce qui permet à Pantalé de se livrer à un de ses fétichismes : la construction virtuelle de pyramides.

Un autre de mes griefs, tout à fait personnel, concerne le côté trop "métaphysique" de l'oeuvre. Les flux d'énergies telluriques, la décorporation, les plans astraux, tout ça m'est un peu passé au-dessus. Plutôt que de longues conversations sur des sujets abstraits entre les membres de l'essaim, j'aurais préféré qu'ils soient confrontés à un peu plus d'adversité. Pas vraiment de méchant pour faire monter la sauce dans Advenis. Le méchant, c'est la nature.

Comme je l'ai dit plus haut, cette aversion pour les concepts trop... éthérés ne concerne que moi, et séduira peut-être les lecteurs moins prosaïques que moi.

J'ai tout de même passé un agréable moment, comme toujours avec Bastien Pantaluche.


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